Bourse : les banques européennes, des géants en devenir

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Malgré une forte hausse en Bourse en 2025, les banques restent parmi les secteurs les plus faiblement valorisés. Une anomalie qui pourrait cacher des opportunités durables pour les investisseurs.

Une performance boursière spectaculaire… mais un multiple timide
À première vue, le secteur bancaire européen a connu un début d’année exceptionnel : l’indice Euro Stoxx Banks a progressé de +39,46 % depuis le 1er janvier 2025 (hors dividendes réinvestis). Un score qui surpasse largement la performance moyenne du marché. Et pourtant, les ratios de valorisation restent étonnamment bas.
Le Price-to-Book moyen (valeur boursière rapportée à l’actif net comptable) des grandes banques européennes flirte à peine avec 1, niveau historiquement faible. Or, avant 2015, ce ratio évoluait en cohérence avec la rentabilité des établissements. Aujourd’hui, cette corrélation semble brisée. Pourquoi ? Parce que les investisseurs restent méfiants vis-à-vis d’un secteur longtemps plombé par les taux négatifs, la réglementation renforcée et les crises de confiance successives.

Des fondamentaux transformés, un potentiel de revalorisation
Pourtant, les fondamentaux du secteur ont profondément changé. Les banques de la zone euro affichent aujourd’hui :
– des coussins de capital plus élevés que jamais,
– des bilans assainis, avec un taux de créances douteuses historiquement bas,
– une gestion prudente de la liquidité,
– et surtout, un retour à une solide rentabilité depuis la normalisation des taux.
 

La longue phase de refondation réglementaire est désormais derrière nous. Mieux : les marges nettes d’intérêt, comprimées pendant une décennie, se sont redressées depuis 2022 avec la fin des taux zéro. Résultat : les banques génèrent désormais des cash flows significatifs, ouvrant la voie à un cycle de revalorisation structurelle.
Les analystes, notamment chez Indosuez Wealth Management, estiment que le potentiel de rattrapage reste important, tant en termes de valorisation que de consolidation du secteur. En ligne de mire : une redistribution plus généreuse des bénéfices, via dividendes et rachats d’actions, mais aussi une vague de fusions transfrontalières, rendue possible par une stabilité retrouvée.
« Le marché a trop longtemps sous-estimé la capacité des banques à générer du rendement durable. En 2025, la méfiance laisse place à la reconsidération », souligne un stratégiste d’Indosuez.

Le secteur bancaire n’est peut-être plus le mauvais élève qu’il fut dans les années 2010. Si le chemin reste semé d’incertitudes (cyberrisques, transformation numérique, défis ESG), les investisseurs pourraient bien redécouvrir un actif sous-coté, mais plus robuste qu’il n’y paraît.
 

Source : Indosuez Wealth Management, Euro Stoxx data au 3 juillet 2025